Bien trop souvent, les nouvelles mères doivent élever leur bébé sans beaucoup de soutien de la part de leur partenaire, non pas par inattention mais parce que les nouveaux pères ne savent pas comment se rendre utiles ou en raison des normes sociales existantes. Cette situation est en train de changer en Tanzanie, où MOMENTUM Integrated Health Resilience travaille avec des groupes de nouveaux pères pour soutenir leurs partenaires. Avec l'aide d'un agent de santé communautaire, les hommes apprennent à connaître les défis auxquels leurs partenaires sont confrontées en tant que nouvelles mères, et comment ils peuvent les relever.

Maliki Andrew, un agriculteur de 28 ans vivant dans le district d'Uvinza, dans la région de Kigoma, à l'ouest du pays, a saisi l'occasion de participer au programme "First Time Parent". Lui et sa femme sont les heureux parents d'une fille de 11 mois. "J'ai entendu parler du projet par un agent de santé communautaire (ASC) qui a inscrit ma femme dans le groupe de pairs des jeunes mères. Après avoir assisté à la première réunion, elle m'a invité à participer aux sessions du groupe des hommes", explique Maliki. Il a aimé interagir avec d'autres hommes de la communauté et a souligné combien il est bénéfique de discuter de questions intimes, notamment de la santé sexuelle et reproductive, avec d'autres hommes. "J'ai appris à connaître le planning familial et ses avantages, dit-il, ce qui aidera ma femme à rester en bonne santé et à bien élever notre bébé. Maintenant, ma femme a commencé à utiliser une méthode de planification familiale."

Chaque groupe de jeunes pères se réunit une fois par mois, sous la direction d'un agent de santé communautaire, et aborde des sujets tels que le bon déroulement et l'espacement des grossesses, la population, la santé et l'environnement. Un agent de santé communautaire dit de Maliki : "Lui et sa femme se sont mariés quand elle avait 17 ans. Ils ont retardé la naissance d'un enfant jusqu'à ce qu'elle ait 20 ans, quand ils pensaient qu'ils seraient tous deux plus mûrs physiquement et mentalement. Aujourd'hui, il l'aide dans les tâches ménagères et joue avec le bébé lorsqu'il est à la maison, ce qui permet à sa femme de s'adonner à d'autres activités sans la pression constante de s'occuper de l'enfant."

Grâce aux groupes d'hommes, on a constaté une augmentation du nombre d'hommes qui accompagnent leurs femmes dans les centres de soins pour les soins prénataux ou l'accouchement. Il y a également eu une augmentation du nombre de femmes qui utilisent les méthodes de planification familiale de leur choix, souvent en consultation avec leur partenaire. À ce jour, 381 hommes des régions de Kigoma et de Katavi, dans l'ouest de la Tanzanie, ont participé au programme.

Maliki dit avoir appris qu'il est de son devoir d'aider sa femme dans les tâches ménagères et qu'ils doivent prendre des décisions ensemble. Il espère que davantage de pères en Tanzanie participeront à des groupes qui les aideront à devenir de meilleurs partenaires, en disant : "Ils seront capables de se transformer et de se soucier profondément de leur famille, d'entretenir des relations d'amour avec leur partenaire et, finalement, de réaliser leurs rêves."